• MORT DE GEORGE MICHAEL

    Il avait connu l’un de ses premiers succès, au sein du duo Wham!, avec un single intitulé Last Christmas (1984). Devenu, dans la seconde moitié des années 1980, une des plus grandes stars mondiales de la pop, le chanteur-auteur-compositeur britannique George Michael est mort le jour de Noël 2016, dans sa maison de Goring, dans l’Oxfordshire, à l’âge de 53 ans.

     

    MORT DE GEORGE MICHAEL

    FADI FAWAZ  ET GEORGE MICHAEL

    Né Georgios Kyriacos Panayiotou à East Finchley, dans le nord de Londres, d’un père (restaurateur) chypriote et d’une mère (danseuse) britannique, le jeune homme se rebaptise George Michael quand il fonde ses premiers groupes avec un camarade de lycée, Andrew Ridgeley. Les garçons s’essaient d’abord au ska, avec The Executive, avant de former, en 1981, un duo du nom de Wham!, exploitant une veine disco-pop mâtinée d’influences soul façon Motown.

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    Dans une Grande-Bretagne, marquée par la noirceur post-punk, Wham! symbolise une jeunesse cherchant à s’échapper dans des danses plus colorées. Rapidement, le tandem devient l’un des groupes les plus populaires du pays grâce à des titres écrits principalement par George Michael, comme Young Guns (Go for It !) en 1982, Wham Rap ! (Enjoy What You Do) et Club Tropicana, en 1983, avant de conquérir la planète avec le pimpant Wake Me up Before You Go-Go, en 1984. Incarnation du groupe pour midinettes, le duo ne prend pas moins des positions publiques très anti-Thatcher.

    Vocaliste à la puissance caressante, Michael commence sa carrière solo avant même la fin de Wham!, quand il publie – sous son nom en 1984 –, une ballade, Careless Whisper, dont le saxophone langoureusement plaintif séduira les charts du monde entier.

     

    Prince comme influence majeure

    Après un dernier gros tube, Everything She Wants, et un troisième album, Music from the Edge of Heaven, le duo se sépare en 1986, laissant la place aux velléités moins « teenage » d’un George Michael de plus en plus attiré par la soul, le funk, et un R’n’B révolutionné par les syncopes de Prince. Ce dernier sera d’ailleurs l’influence majeure d’un premier album, Faith (1987), porté par des succès (Father Figure, Faith, Kissing a Fool) démontrant les compétences variées du chanteur et sa volonté de mettre en scène son sex-appeal (le très suggestif I Want Your Sex).

    Vendu à ce jour à près de 25 millions d’exemplaires, ce premier album n’empêche pas le Britannique d’être mal à l’aise avec son statut de star et son image d’homme à femmes. En 1990, il tente de modifier cette perception avec un deuxième album, Listen without Prejudice, vol. 1, cherchant à l’imposer comme musicien plus adulte, plus introspectif, mais aussi plus engagé (Praying for Time). Dans la foulée, l’artiste refuse de répondre aux interviews et d’apparaître dans ses clips (dans celui de Freedom !’90, il envoie à sa place les plus célèbres mannequins de l’époque : Naomi Campbell, Linda Evangelista, Christy Turlington, Cindy Crawford

     

     La réussite moins impressionnante de l’album envenime alors ses relations avec sa maison de disques, Columbia-Sony, que le chanteur accuse de le maintenir en « esclavage professionnel ». Un conflit n’étant pas sans rappeler celui de Prince contre WEA, qui entraîne George Michael jusqu’à un procès retentissant, finalement perdu contre Sony.

    Coming out

    Malgré ces contrariétés, celui qui, dans sa jeunesse, faisait la manche dans le métro en interprétant des chansons de Queen, triomphe dans le stade de Wembley, le 20 avril 1992, lors du concert hommage au chanteur du groupe, Freddie Mercury, mort du sida le 24 novembre 1991.

    Grave et sérieux, un troisième album, Older, présenté comme celui de la maturité, sort chez Virgin, en 1996. Alors qu’il renoue avec le succès international, George Michael est arrêté pour atteinte à la pudeur dans les toilettes publiques d’un parc de Beverly Hills, piégé par un policier en civil. Son ami Elton John remarque alors qu’« une pissotière n’est pas le meilleur endroit pour faire son coming out ».

     

    « Pendant longtemps, je me suis surtout menti à moi-même », expliquait George Michael, lors d’un entretien accordé au Monde en janvier 2006, à l’occasion de la sortie d’un documentaire, George Michael : mon histoire, de Southan Morris, dans lequel il revenait sur son parcours, ses embardées et ses amours.

    « Vers l’âge de 19 ans, j’ai failli faire mon coming out, mais la peur d’inquiéter ma mère, alors que nous étions au cœur des années sida, m’a empêché de le faire. Jusqu’à l’âge de 25-26 ans, je n’étais pas complètement sûr de moi. Une fois que je l’ai été, j’ai commencé à écrire en conséquence, en étant aussi honnête que possible. Mais tant que vous n’avez pas dit “je suis gay”, vous n’avez pas fait votre coming out. »

    Retours mitigés

    En 1999, un disque de reprises, Songs From the Last Century, ne le remet pas vraiment en selle. Pas plus que le single Shoot the Dog, publié en juillet 2002, dans lequel l’Anglo-Chypriote attaque la façon dont Tony Blair et George Bush justifient l’intervention en Irak. « Le magnat de la presse Rupert Murdoch a alors décidé que j’avais outrepassé mes droits de chanteur pop, nous confiait-il en 2006. Il a fait sonner la charge dans ses tabloïds et a tué mon album. »

    L’album en question, Patience (2004), signant son retour chez Sony, souffrait aussi d’effets surchargés et de trop peu de bonnes mélodies. Après avoir arrêté la scène pendant près de quinze ans (« J’ai toujours eu l’impression que ce grand cirque menaçait ma santé mentale »), George Michael repart en tournée de 2006 à 2008, à la faveur d’un best of intitulé Twenty Five. Ce retour triomphal conforte sa place dans le classement des musiciens les plus riches du Royaume-Uni. Sans empêcher d’autres ennuis avec la justice, liés à son accoutumance à des drogues diverses.

    En 2011, il se lance dans une nouvelle tournée, accompagné cette fois d’un orchestre symphonique. Le 26 novembre 2011, il annule son concert londonien du Royal Albert Hall en raison d’une pneumonie qui lui vaut un mois d’hôpital. Un album live – son premier – Symphonica, produit par Phil Ramone, a témoigné, en 2014, de cette dernière tournée.

    Récemment, George Michael avait annoncé la sortie, pour 2017, d’un second film documentaire, Freedom. Un nouvel album était aussi, semble-t-il, en cours de réalisation.


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    ADIEU GEORGE MICHAEL NOUS T'AIMERONS TOUJOURS


     

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