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ALICIA AYLIES MISS FRANCE 2017
Ses yeux verts captent toute notre attention, mais le son et le débit de sa voix sont au ralenti. « Je n’ai dormi qu’une heure et demie, indique cette « grande dormeuse ». Il va falloir que je m’y habitue. » Depuis ce matin, ça n’arrête pas. Au programme : séances photos en extérieur pour « Gala » et « Paris Match », interviews pour TF1, M6, LCI ou encore duplex avec BFM TV. Au mas de la Fouque, situé au milieu de la réserve naturelle de la Camargue, c’est jour de défilé pour les journalistes.
Quelques hésitations...
Dimanche midi, nous étions les 9e sur la liste, mais les premiers à lui montrer la vidéo de son couronnement. D’abord, son visage de poupée se fige, puis les émotions remontent. « C’était un moment magnifique, commente-elle. Quand j’ai entendu mon nom, je ne m’y attendais vraiment pas. Je me disais que je n’allais pas remporter la couronne. Je n’étais pas prête. Je ne le suis toujours pas. Il va falloir que je mûrisse, que j’aie plus confiance en moi. »
On enchaîne sur son « bug » de 20 secondes en direct, au moment où le boxeur Tony Yoka lui a demandé quel était son rêve et qu’elle n’a pas su répondre. « Ce n’est pas ma meilleure prestation, murmure-t-elle. J’ai eu un blanc, on redoutait toutes ce passage-là. J’aurais pu dire Miss France, mais je ne voulais pas passer pour une prétentieuse. »
Pourtant, son comité régional a mis le paquet pour la préparer, programmant des séances de culture générale et de simulation d’interviews tous les deux jours. On lui repose la question. Cette fois-ci, la réponse est prémâchée : « Mon rêve ? Que ma famille soit soudée, unie. Ma famille, c’est mon pilier. »
Fille unique, ses parents se sont séparés quand elle avait trois ans. « Ma fille a eu une enfance malheureuse, confie son père, responsable achats dans une PME en Martinique. Mais aujourd’hui, c’est une battante. » A dix ans, la petite Alicia a suivi sa mère en Guyane. A cette époque, la future Miss France enchaîne les compétitions d’un tout autre genre. Sa passion, c’est l’escrime.
De l’autre côté de l’Atlantique, elle collectionne les titres en épée et fleuret. Son ambition ? Les Jeux olympiques de Rio 2016. Mais à l’approche du Bac de français, les déplacements en métropole piétinent sur ses cours. A 16 ans, elle décide de ranger son épée. Son nouveau défi : percer dans le mannequinat. « Je suis fier d’elle, mais Alicia est très têtue, souligne son père. Elle aurait vraiment pu être une championne. »
Sa mère, monitrice d’auto-école, l’encourage à profiter de ces « nouvelles opportunités » mais aimerait bien qu’elle poursuive ses études de droit pour devenir « juriste international ». Depuis un mois, Alicia Aylies s’est également trouvée une deuxième famille auprès des Miss d’Outre-mer, toutes fans du groupe de rap Kalash.
Un caractère bien trempé
« Alicia ? C’est une fille déterminée, assure Miss Mayotte, qui s’est blessée à la cheville. Elle n’aurait pas supporté de ne pas être dans les douze finalistes. On lui a reproché de ne pas assez sourire, mais ça se voyait qu’elle allait gagner. » Un avis nuancé par Miss Aquitaine, une autre proche : « En vrai, Alicia ne voulait pas trop être Miss France… » Son fort caractère avait d’ailleurs agacé plusieurs membres de l’organisation Miss France.
Son secret ? « Elle a tout donné au dernier moment, portée par le public », glisse Miss Martinique. Son modèle ? « Michelle Obama, une femme classe qui a fait beaucoup pour les Etats-Unis », lance Miss France. Elle aimerait aussi rencontrer la chanteuse Alicia Keys. Et en France, qui trouve grâce à ses yeux ? Nouvelle colle. Et cette fois-ci, elle n’a même pas vingt secondes pour réfléchir. Sylvie Tellier stoppe l’interview : « Miss France doit aller se reposer. »
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